Jean Gautherin

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Jean Gautherin
Ferdinand Mulnier, Portrait de Jean Gautherin, photoglyptie, Amsterdam, Rijksmuseum.
Biographie
Naissance
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Ouroux-en-MorvanVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 49 ans)
Rue Jules-Chaplain (6e arrondissement de Paris)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École nationale supérieure des beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
SculpteurVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Maîtres
Charles Gumery, Auguste DumontVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Œuvres principales
  • Monument à Diderot
  • Le Paradis perdu
signature de Jean Gautherin
Signature au bas du Projet de monument à la République (1879).

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Jean Gautherin, né le à Savault et mort le à Paris 6e, est un sculpteur français.

Biographie

Né au cœur du Morvan dans une famille paysanne, Jean Gautherin manifeste de bonne heure des dispositions pour le dessin et commence à sculpter avec son couteau des morceaux de bois dans sa jeunesse[1].

Sa mère, nourrice morvandelle sur place à Paris, travaille pour un directeur de l'hôpital de la Salpêtrière. À l'occasion d'un voyage à Paris, le père de Jean Gautherin donne une des œuvres de son fils au patron de sa femme. Impressionné, celui-ci lui offre son voyage à la capitale[1].

Illettré, il arrive tout jeune à Paris et commence par faire ses humanités[1]. Ses prépositions artistiques le font admettre à l’école d’apprentis des Gobelins. Plus tard, il entre à l’atelier de Charles Gumery, où il est même un temps praticien, puis à celui d’Auguste Dumont, et enfin à l’École des beaux-arts de Paris, le [2].

Il débute au Salon de 1865, avec un portrait d’homme, buste en terre cuite ; en 1867, il expose celui de M. V..., médaillon en plâtre, et obtient, un an après, sa première médaille avec une grande figure de Narcisse et le buste en marbre de son maitre, Gumery. Ses envois suivants furent, en 1869, un portrait d’enfant, en 1890, un saint Sébastien, étude très remarquée qui lui vaut une nouvelle médaille[3].

Incorporé, pendant la guerre, dans les mobiles de la Nièvre, sa faiblesse de complexion le fait attacher aux bureaux de l’intendance. Ayant repris, la paix revenue, son ciseau, il connait des jours plus difficiles et reste assez longtemps en Nivernais, travaillant aux restaurations de la cathédrale et faisant quelques bustes, notamment ceux de l’évêque Mgr Forcade, de Mlle I. G., de Nevers, M. J. B., de Mlle J. T. et d’autres, qui ont été exposés par la suite. Gautherin a toujours produit beaucoup de portraits, recherchant surtout et rendant au suprême degré le caractère d’une physionomie. En 1876, il se remit à composer de grandes figures et des groupes donnant successivement son saint Sébastien en marbre, et Clotilde de Surville[3].

En 1878, il expose la première pensée de son Paradis perdu, en même temps qu’il taille en pierre une allégorie de l’Industrie qui sera aussitôt placée sur l’une des balustrades de la rotonde du Trocadéro. À la fin de l’Exposition universelle, il est médaillé de 3e classe et nommé chevalier de la Légion d'honneur[3].

Entre les expositions universelles de 1878 et celle de 1889, outre un certain nombre de portraits, notamment ceux de Pierre Véron, Seguy, Martinet, Paul Chenavard et Pierre d’Echeyrac, il participe, en 1879, au concours pour l'édification du Monument à la République destiné à la place de la République à Paris. Son projet est sélectionné pour le premier tour parmi près de 80 autres[4], mais lors du concours de second degré, restant en lice avec le projet des frères Charles et Léopold Morice, ce sont ces derniers que le jury choisit[5],[6] ; il reçoit une prime de 4 500 francs de dédommagement[7]. Il habite à cette époque au 84, rue d'Assas à Paris[8].

En 1885, il effectue un séjour de plusieurs semaines à Copenhague, le collectionneur et mécène Carl Jacobsen le mandatant à fin de sculpter un portrait de la princesse Dagmar, future tsarine Maria Feodorovna[a]. Un important fonds de ses œuvres est conservé à Copenhague à la Ny Carlsberg Glyptotek, fondée par Jacobsen.

Il achève ensuite : la Clef des champs, statue de plâtre, Saint-Sébastien et Clotilde de Surville ; Le Paradis perdu, de plâtre devenu marbre, destiné au parc Monceau ; le Réveil albanais, buste vieux fer ; le Travail, vigoureuse personnification de l’ouvrier studieux, autrefois au jardin du Luxembourg, Marguerite, l’Inspiration, La Religion encourageant l’Industrie et l’Agriculture, le portrait de l’impératrice de Russie. Comme sculpture monumentale, on lui doit la grande statue de la Ville de Paris pour la façade du nouvel Hôtel de Ville, les figures décoratives de l’horloge de ce même hôtel, un Saint-Cerenus, évêque du VIe siècle, statue de pierre pour la cathédrale de Marseille, un Saint-Joseph, aussi en pierre pour l’église Saint-Joseph de Paris, et pour terminer, le Diderot, assis de la place Saint-Germain-des-Prés[7].

En 1881, il est élu membre du comité de sculpture du comité des quatre-vingt-dix artistes français : peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, chargés de rédiger les statuts de la Société des artistes français[10].

Certaines de ses torchères ont été fondues par le Val d'Osne[11], et ornent des édifices ou des jardins publics à Rio de Janeiro. Les fonderies de Tusey et Barbedienne ont également édité ses œuvres.

Mort, après une courte maladie[3], à son domicile du 2, passage Stanislas, trois mois à peine après le paysagiste Hector Hanoteau, dont il a été l’ami et l’élève, aux conseils et parfois l’influence duquel il a dû d’entrer dans la carrière artistique dont les commencements ont été extrêmement difficiles[3], il est, à l’issue de ses obsèques à Notre-Dame-des-Champs, le , inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse[12][b], où William Bouguereau a improvisé, à la demande des assistants, une allocution[3].

Œuvres dans les collections publiques

Danemark
France
Monaco

Salons et expositions

Médaillé aux Salons de en 1868, 1870, 1873 et 1878, une médaille d'or lui est décernée à l’Exposition universelle de 1889[21].

Élèves

Notes et références

Notes

  1. Henri Chapu étant dans le même temps chargé du portrait de la sœur de celle-ci, Alexandra, princesse de Galles[9].
  2. 28e division[13].

Références

  1. a b et c Aliette Robbé, « Jean Gautherin (1840-1890) », Vents du Morvan, no 4.
  2. AJ/52/235, Archives nationales.
  3. a b c d e et f « Jean Gautherin », L’Observateur du Centre, Nevers, no 32,‎ , p. 2 (ISSN 2133-2460, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. Collectif, Quand Paris dansait avec Marianne. 1879-1889, Éditions Paris-Musées, 1989, p. 12.
  5. Quand Paris dansait avec Marianne. 1879-1889, op. cit., p. 30. Jean-François Soitoux, le troisième candidat sélectionné, n'avait pas présenté sa maquette pour raisons de santé.
  6. Étude de l'histoire de l'aménagement de la place de la République par Géraldine Texier-Rideau, sur le site fontesdart.org.
  7. a et b « Direction des travaux : Résultats du concours pour l’érection d’une statue monumentale de la République », dans Préfecture de la Seine, Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine, vol. 37, Préfecture du département de la Seine, (lire en ligne sur Gallica), chap. 17, p. 434.
  8. « Nouvelles », La Chronique des arts et de la curiosité: supplément à la Gazette des beaux-arts (d) Voir avec Reasonator, Paris, Bureaux de la Gazette des beaux-arts,‎ , p. 157 (ISSN 1144-1267, lire en ligne, consulté le ).
  9. Octave Fidière, Chapu, sa vie, son œuvre, E. Plon, Nourrit et Cie, 1894.
  10. Paul Bluysen, « La Quinzaine : lettres et arts », Magasin pittoresque, Paris, Jouvet & Cie, vol. 69,‎ , p. 665 (ISSN 1770-7080, lire en ligne, consulté le ).
  11. Fontes d'art en France et dans le monde : un réseau international.
  12. Paul Roche, « Un sculpteur… », Le Gaulois, Paris,‎ , p. 3 (ISSN 1160-8404, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  13. Registre journalier d'inhumation de Paris Montparnasse de 1891, en date du 21 décembre (vue 23/31) (après son inhumation dans un caveau provisoire le dans le même cimetière (vue 8/31)).
  14. « Jean Gautherin » dans les collections publiques danoises sur kulturarv.dk.
  15. (da) « Kejserinde Maria Feodorowna af Rusland », notice sur kulturarv.dk.
  16. « Saint Sébastien », notice sur musee-orsay.fr.
  17. « Le Paradis perdu » sur anosgrandshommes.musee-orsay.fr.
  18. Notice du musée d'Orsay.
  19. Notice sur la base Palissy.
  20. Direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France, « "D'ombre de bronze et de marbre. Sculptures en Val-de-Marne, 1800-1940" page 83 », .
  21. « M. Gautherin », Le Monde illustré, Paris, vol. 34, t. 67, no 1740,‎ , p. 4 (ISSN 0996-2336, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

Bibliographie

  • Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au dix-neuvième siècle, t. 3, Paris, Champion, 1919, p. 18-21.
  • Raoul Toscan, Jean Gautherin, fils de paysan, statuaire d'impératrice, Nevers, Chassaing, 1941.
  • Anne Pingeot, Antoinette Le Normand-Romain, Catalogue sommaire illustré des sculptures, Paris, musée d'Orsay, 1986.

Liens externes

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  • Jean Gautherin, sur Wikimedia Commons

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