Seigneurie de Commercy

Partie de l'évêché de Toul.

La seigneurie de Commercy est une entité féodale formée à partir du Xe siècle autour de la ville de Commercy, de nos jours sous-préfecture du département de la Meuse.

Commercy tire son nom de commarcha (ou commarchia), qui signifie « marche » (marcha), « territoire frontalier », du fait de sa position sur la Meuse, aux frontières de la Lorraine, du Toulois, du Barrois, du Verdunois, alors territoires de l'Empire, et du comté de Champagne, fief du royaume de France, Commercy elle-même se trouvant dans l'Empire[1], dépendant du point de vue féodal des évêques de Metz.

La seigneurie de Commercy comprend le château, la ville et les villages voisins qui sont Lérouville, Pont, Chonville, Morville, Saint-Aubin, Méligny-le-Grand et le Petit, Ménil-la-Horgne, Laneuville-au-Rupt, Ville-Issey, Vaux-la-Grande, Vaux-la-Petite, Vignot, Reffroy, Saulx[1].

À partir du XIIIe siècle, elle est divisée en deux, les seigneuries de Château-Haut, la principale, et de Château-Bas. Les seigneurs de Commercy, puis de Château-Haut, portent le titre de damoiseaux de Commercy.

Au XVIIIe siècle, elle est réunifiée et nommée principauté de Commercy. En 1766, elle est intégrée au royaume de France, en même temps que les duchés de Lorraine et de Bar.

Premières mentions de Commercy

La plus ancienne mention de Commercy se trouve dans une chronique d'Éginhard, auteur de la première biographie de Charlemagne. Cette chronique datée de 823 indique « au diocèse de Toul, en la ville de Commercy, il y eut une fille âgée de douze ans, laquelle, après avoir reçu le précieux corps de notre sauveur J-C, à Pâques, fut par dix mois sans manger pain, et depuis fut trois ans sans boire, et après lesdits trois ans, en , retourna à la manière et façon des autres, buvant et mangant ". Une autre mention ancienne date de 827 ou 831 lorsque Louis le Pieux s'arrête à Commercy lors de son voyage de retour d'Ingelheim après une assemblée tenue à Worms.

On trouve ensuite une charte de saint Gérard de 967 citant un seigneur de Commercy nommé Louis.

La ville est encore mentionnée au IXe siècle lors de sa cession par l'empereur d'Allemagne à l'évêché de Metz, et les évêques eux-mêmes la confièrent à des seigneurs afin d'en garantir la sûreté.

À cette époque la ville se compose d'un château entouré de fortifications et servant de citadelle aux habitants. En avant des fossés se situe un "pâquis", c'est-à-dire des pâturages (plus tard place du « fer à cheval »), non loin du château se trouvent quelques habitations ainsi que la halle et la hallotte (où sont tuées et débitées les bêtes) formant le cœur de l'ancienne Commercy ; les abords de l'église contiennent un cimetière et des habitations peu nombreuses, bourgeons d'un futur faubourg. À l'emplacement du quartier "Breuil", séparé de la ville par un étang, s'élèvent un couvent de filles et quelques fermes[1],[2],[3].

Commercy au XIe siècle

Une chronique signale qu'en 1037, lors de la prise de la ville par le comte de Champagne Eudes II de Blois, un moine nommé Gervinus courut à Verdun avertir Richard abbé de l'abbaye de Saint-Vanne pour venir faire entendre raison aux deux belligérants. Mais ils revinrent trop tard à Commercy, alors que la ville et l'église brûlaient. Ils réussirent à sauver les reliques de saint Pantaléon et de saint Étienne qu'un soldat tentait de voler (selon la tradition, la relique de Pantaléon de Nicomédie avait été rapportée d'Orient par un des seigneurs de Commercy qui y avait accompagné l'archevêque Brunon de Cologne. En plus des dommages infligés à la ville, le couvent de "Breuil" fut dévasté, les religieuses durent le quitter et une partie d'entre elles partirent à Verdun, les autres rejoignirent dans le Dauphiné un monastère nommé Notre-Dame de Commercy puis abbaye de Vernaison. Quelque temps plus tard les bâtiments laissés à l'abandon furent utilisés par des moines bénédictins de l'abbaye de Molesme avec l'accord de Pibon, évêque de Toul qui leur en fit la donation, et l'acte de cette cession sera considéré par les moines comme l'acte de fondation de leur monastère[1].

Acte de donation de 1096

Au nom de Dieu tout puissant et vrai Dieu. S'il est beau, comme dit le sage, de faire le bien dans ce qui se rattache aux choses mondaines, il est encore plus beau et méritoire de le faire en vue des choses spirituelles et divines. Aussi nous voulons faire savoir à tous les fidèles présents et à venir de notre diocèse que, moi Pibon, par la grâce de Dieu, Evèque de Toul, j'ai donné à l'Église de Sainte-Marie de Molesme l'église qui est située à Commercy, pour l'utilité des moines, serviteurs de Dieu, qui sont établis en ce lieu. Mais comme ce couvent n'est pas de notre dépendance ou de celle de notre église, nous établissons qu'ils nous paieront le cens qui est dû et en outre de ce cens six deniers. Et afin que personne n'ait de doute ou ne veuille porter atteinte à cette donation ou fondation, nous avons eu soin de la fortifier par la mise en écrit du présent privilège et par l'apposition de notre sceau et de celui des témoins soussignés, tant clercs que laïcs. Témoins de la première donation : Riquin, archidiacre; Gérard comte ; Reinard, comte ; Solelvic ou Solelbourg, comte de Brissey, Gobert, d'Apremont. Témoins du renouvellement : Riquin, archidiacre ; Tescelin, archidiacre ; Étienne, archidiacre ; Rambold, chancelier ; Jean, doyen ; Bernard, prêtre ; Edelric de Rihnel et Henri, avoué de Toul ; Sigefroi et Hugou, cultivateur ; Gobert, camerier. Le renouvellement de cette donation est fait l'an de l'incarnation de N. S., 1096, indiction 4. Epacte 24. La 2me année de la papauté d'Urbain. Sous l'épiscopat de Pibon, le règne de l'Empereur Henri IV, du duc Thierry et du comte Renaud. Et sous le règne universel de Notre Seigneur J. C. auquel soit honneur et gloire pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il[1].

 

En 1071 les villageois vont assiéger la ville de Toul mais se heurtent au comte Gérard Ier de Vaudémont qui les force à la retraite. Pour éviter que cela se reproduise l'évêque de Metz propose d'échanger Commercy contre l'abbaye de Bouzonville qui appartenait au duc Thierry II, mais aucun accord ne put être trouvé[1].

Commercy au XIIe siècle

Les moines de Breuil profitèrent de la nomination sur le siège épiscopal de Richwin de Commercy, fils du seigneur du lieu, pour lui demander et obtenir le patronage de la cure de l'église de la ville, demande qu'ils n'oublièrent pas de faire renouveler en 1136 par l'évêque Henri Ier de Lorraine, et en 1115 ils devenaient seigneurs d'une partie de Ville-Issey. La bonne entente devait prendre une autre tournure lorsqu'en 1186 Simon de Commercy fit des dons importants à des chanoines séculiers, il fallut l'intervention de l'évêque pour faire signer aux deux parties un traité de paix[1].

Traité de 1187

II y aura parité de droits entre les moines et les chanoines dans tous les revenus de l'église Saint-Pantaléon de Commercy et celle de Saint-Remi, de Vignot, tels qu'oblations, aumônes, droits de sépulture et prières, excepté le jour de l'Assomption qui est réservé aux moines seuls. Le jour de cette fête, les chanoines viendront en grande pompe à Breuil, et par réciprocité les moines iront dans la chapelle des chanoines le jour de Saint-Nicolas. Le droit de présentation à la cure dans l'église de Commercy que les moines ont retenu pour eux, les chanoines l'auront dans Vignot. I1 est convenu que le curé de Commercy aura seul le droit de confesser dans sa paroisse et le quart dans les autres bénéfices privés et publics, excepté pour les terres et prés qui sont entièrement réservés aux chanoines et aux moines ; également le curé de Vignot jouira des mêmes droits dans sa paroisse. Il est convenu aussi que du tiers des dîmes que les curés desdites églises avaient coutume de prendre, ils auront la moitié, et les chanoines et les moines se partageront le reste[1].

 

Au cours du XIIe siècle les seigneurs de Commercy font d'importantes donations aux abbayes des environs, après avoir donné l'usage des bois de Morley à celle de Jovilliers (nommée alors Jeand'Heurs), Simon donne la terre de Frosley à celle d'Écurey en 1188[1].

La maison de Broyes (1144-1265)

Simon II de Broyes (Simon Ier de Commercy) entre en possession de Commercy à l'occasion de son mariage avec Nicole, fille de Renaud de Traves et d'Élisabeth de Salins et petite-fille d'Humbert III de Salins (fin du XIIe siècle). Simon est le fils d'Hugues III seigneur de Broyes, Châteauvillain, Arc-en-Barrois, Baye, Neele, Villenose et Champigny-sur-Aube (localités sises alors au comté de Champagne, royaume de France), devenu seigneur de Commercy (dans l'Empire) lors de son mariage vers 1144 avec Stéphanie de Bar-Commercy, dame de Commercy (citée en 1141), fille de Renaud Ier, comte de Bar. Afin d'assurer son emprise sur la ville Simon accorde d'importantes libéralités aux maisons religieuses et en 1186 il finance de façon importante une collégiale de chanoines séculiers composée d'un prévôt et de onze chanoines, il leur offre "deux fours banaux", "quarante sous annuellement sur le droit de foire", des corvées (sur la terre Saint-Pantaléon, sur la terre sous la Perrière, sur les prés à Brassieux), des dîmes (sur les anguilles, les sangliers, les cerfs, les vignes, les fruits, le vin, les troupeaux, le moulin de Commercy), des biens à Vadonville, les cens sur la châtellenie de Commercy, des muids sur les moulin de Morlay et de Commercy et des usages sur des terres à Commercy et à Morlay "soit pour bâtir leurs maisons, soit pour leurs ustensiles" ; de son côté l'évêque de Toul Pierre de Brixey participe en offrant les églises de Vadonville, Malaumont, Chonville et Saint-Aubin. Dans la même donation il est stipulé que les chanoines devront prendre en charge spirituellement les lépreux de Commercy ainsi que leur famille et auront la gestion de la "grange aux lépreux, près de Saint-Aubin". Après ces donations Simon combla l'abbaye d'Écurey en lui confiant les terres de Frosley et de Morley où les religieux bâtirent bientôt un moulin.

Des deux premiers fils de Simon, l'aîné, Hugues IV continue la lignée des seigneurs de Broyes, et le cadet, Gaucher Ier de Broyes-Commercy, poursuit les seigneurs de Commercy. En 1243 Gaucher Ier affranchit les habitants de Laneuville-au-Rupt, puis en 1248 ses fils Gaucher II et Henri rendirent foi et hommage pour le fief de Commercy à l'évêque Jacques de Lorraine[1]. Parmi les enfants de Gaucher Ier de Broyes-Commercy, on trouve Simon (II) de (Broyes)-Commercy (gendre de Simon III comte de Sarrebruck en tant qu'époux de sa fille Mahaut/Mathilde, et père de Simon IV de Sarrebruck, II (ou III) de Commercy, (Ier) de Sarrebruck-Commercy ci-dessous), puis Gaucher II seigneur de Commercy et Henri seigneur de Montrivel, qu'on vient d'évoquer.

La maison de Sarrebruck (1265-1444)

Débuts de la maison de Sarrebruck

En 1265, par le mariage d'Elisabeth de Broyes dame de Commercy, mal connue — fille ou petite-fille supposée de Gaucher II ci-dessus — avec son cousin Simon IV comte de Sarrebruck/Simon II (ou III) seigneur de Commercy, fils de Simon (II) de (Broyes)-Commercy et de Mahaut héritière de Sarrebruck ci-dessus, la seigneurie de Commercy entre dans les possessions des comtes de Sarrebruck de la Maison de Broyes-Commercy. C'est ainsi que le comte Simon IV reçoit l'investiture des terres de Commercy en 1277. En 1289 il assiste à l'assemblée de Saint-Mihiel qui traitait des querelles entre le comte de Bar et l'abbaye de Beaulieu ; l'année suivante il est témoin de l'accord conclu entre le duc de Lorraine et l'abbesse de Remiremont.

Le successeur de Simon IV, son fils Jean Ier comte de Sarrebruck et seigneur de Commercy, se reconnaît "homme" du duc de Lorraine Ferry III puis à partir de 1301 il rend hommage à l'évêque de Verdun. Le , après avoir contracté un mariage avec Mahaut d'Apremont issue d'une puissante famille tenant une importante baronnie, Jean Ier se lie au roi de France Philippe V en s'engageant à reprendre en son nom la terre de Commercy : "Le comte reprendra du Roi sa terre de Commercy, c'est à savoir ce qu'il a à Vignoy, à Pont, sans la rivière, ce qu'il a à Hueville, à Aulnois, Ville-Issey, la ville de Neuveville-la-grande et la petite, la maison et la ville de la Horgne, ce qu'il a en la ville de Mesnil, Brossy-en-Blois, la garde de la ville de Velleroy, ce qu'il a à Méligny-le-petit, le grand, Vaux-la-grande, la petite, à Saulx, à St-Aubin, Domremy, Malaumont, la garde de l'abbaye de Rievaux et des granges de ladite abbaye, séant en la terre de Commercy, la garde de la maison de Sommières, celle de Launoy, ce qu'il a à Chonville, Lérouville, excepté quatre-vingt livres de terre ès-dits lieux tenues par Hugues de Châlons… et le Roy lui a octroyé qu'il ne peut mettre le fief hors de sa main par quelque manière que ce soit…" ; en complément il s'engage formellement en 1335, avec l'aval de l'évêque de Metz Adhémar de Monteil, en ajoutant le "droit de Récept" dans son château : "nous comte de Sarrebruck et sire de Commercy ci-dessus dit, pour nous et nos successeurs, avons octroyé, baillé, délivré et transporté au Roi, notre dit seigneur, pour lui et ses successeurs, rois de France, et pour leurs gens et pour toujours, retraite dans notre dit château et forteresse de Commercy, chaque fois qu'il plaira audit Roi, notre seigneur, et à ses gens, et à aesdils successeurs, sans contradiction ou empêchement, loyalement et en bonne foi et sans opposition de qui que ce soit, en outre, nous voulons et octroyons à jamais que lot sergents et autres à ce commis de notre très cher seigneur, le roi de France, et de ses successeurs, puissent demeurer à Commercy pour garder les défilés et les passages, afin qu'il n'y passe rien sans la permission du Roi ou de son bailli de Vitry". Le comte Jean Ier affranchit les habitants de Commercy en 1324 ; deux ans plus tard, en 1326, il règle sa succession en donnant Commercy (le Château-Haut : seigneurie principale des damoiseaux) et ses dépendances à son fils cadet Jean II de Commercy, et le comté de Sarrebruck ainsi qu'une portion de Commercy dite "la part de Sarrebruck ou le Château-Bas" à son petit-fils le comte Jean II de Sarrebruck/Jean IV de Commercy, fils de son fils aîné le comte héritier Simon (Ier ou II de Sarrebruck-Commercy, (V) de Sarrebruck, III (ou IV) de Commercy ; prédécédé dès 1325)[1].

Château-Haut et Château-Bas

La "part de Sarrebruck ou le Château-Bas" rassemblait les biens suivants : "Les appartenances de Sarrebruche et toutes les terres venant de son ayeul, situées en Allemagne. La terre de Morley. Vignot. La grange de Sommières. Moitié du bois de Tronz. Le Crochet, le Charmoie. La corvée de Rambausel. Le petit meix de la Soulcière. La maison de Hurtebise avec les usages y attachés dans les bois. Tous les prés de son aïeul en Brassieux et à Salagne. Les basses maisons entre le donjon et le moustier des chanoines avec faculté de faire un donjon sauf ne préjudicier à personne. Des granges et marchaucies sous le châtel. Moitié de la grange vers Meuse et les boucheries devant la marchaucie jusqu'à la Parois. La place de treize pieds entre la boucherie et la grange par l'issue aux Chiens. Les maisons vers les fossés jusqu'à la paroi qui va de la salle à la chambre par les fossés et la marchaucie. Le droit au pourpris, derrière le donjon des basses maisons ; celui qui va à la rivière et aux porteries, jusqu'à ce que Simon ait fait l'équivalent des maisons qui s'y trouvent. L'eau que l'on dit le ban des Vieux-Moulins jusqu'aux moulins de la porte ; en outre toute la rivière qui est au-dessus et qui appartient au châtel de Commercy. Le droit de pêche des anguilles au moulin de la porte, sans pouvoir pêcher au-dessous du pâquis devant les moulins. Moitié de Commercy". Par cette décision la seigneurie de Commercy devenait pour moitié le lot de la branche aînée de la Maison de Sarrebruck. Par le mariage en 1353 de Jeanne de Sarrebruck-Commercy († 1381) fille de Jean IV-II († 1381 un peu avant sa fille), avec Jean Ier comte de Nassau-Weilburg (1309-1371), cette part passa à la maison de Nassau : vinrent alors s'installer à Commercy des chevaliers et écuyers allemands qu'il fallut pourvoir en fiefs simples, c'est-à-dire sans château, ils prirent donc possessions des villages proches. Un de ces fiefs, dit des Allemands, était constitué d'un manoir situé au centre de la ville près de l'église : c'était à l'origine une des granges du château ; l'écuyer qui l'occupa était un seigneur de Waldecker, de là vint le nom de "fief de Waldeck".

Philippe Ier comte de Nassau-Weilburg et de Sarrebruck, après avoir hérité la seigneurie de Commercy-Château-Bas de sa mère Jeanne de Sarrebruck-Commercy ci-dessus, fait rénover le château, nommé alors le Château-Bas par opposition au Château-Haut (appartenant à l'autre branche, celle des damoiseaux), qu'il entoure d'une enceinte et de tours ; de leur côté ses cousins du Château-Haut, Simon III et Amé Ier, tentaient de l'empêcher dans son entreprise en faisant valoir que Philippe n'avait le droit que : "de faire un donjon et non pas chastel ne plus grande forteresse" ; afin de faire taire les querelles il fut convenu en ce qui concernait Philippe : "que le donjon, les braies, le pont, la poterne, pour yssir hors par devers les champs, et les cycles de la poterne, pourraient être élevés sans autre agrandissement ; que la maison lui appartenant, sise au-dessous du château, lui serait rendue ; que le chemin, entre le cimetière de l'église et les braies du château, pour aller à la Grange et Marchaucie, ne serait plus entravé ; enfin que ses sujets particuliers, qui ne seraient pas partis avant deux ans, deviendraient communs." ; en 1403 Philippe abandonne à Amé Ier le chemin et ses alentours en échange de la possibilité pour lui de continuer les fortifications, de s'approprier la porte "Bellependst" et la tour "le chapiron" mais aussi de racheter les maisons situées à proximité de son château. Afin de s'assurer une protection réciproque les deux seigneurs de Commercy ratifient un traité d'aide et de bonne entente le en présence de Raoul de Coucy, évêque de Metz et du duc Robert Ier de Bar : "Nous Philippe comte de Nassaw et de Sarrebruche et Ameis de Sarrebruche, seigneur de Comarcey et de Venizy faisons savoir et connaissance à tous ceux qui ces présentes lettres verront et orront que nous les parties susdites par commun accord par diligent traité et mure délibération sur ce eue par l'avis et conseil de nos seigneurs et communs amis pour bien de par durable paix de accord et benigne volonté et tranquillité que nous desirons a toujours mais être entre nous et nos hoirs qui après nous seront avons fait et juré faisons et jurons nous et un chacun de nous pour nous nos hoirs et successeurs après nous une bonne et loyale bourgfritte sure c'est-à-dire un bon et loyal assurement qui sera dit et appelé trêve et sera tenue et wardée en nos forteresse et ville de Comarcey…"[1].

La branche cadette de Commercy-Sarrebruck, qui tenait la seigneurie de Commercy-Château-Haut est formée par des sires appelés les damoiseaux de Commercy : Jean II ci-dessus, père de < Simon IV (V) ou II (III) et Jean III < Simon V (VI)-III (IV), et Amé Ier < Robert Ier (alias le Damoiseau de Commercy, un aventurier redoutable, chef des Ecorcheurs) x 1417 Jeanne de Pierrepont comtesse de Roucy et comtesse de Braine, dame de Montmirail, fille du comte Jean VI de Roucy-Braine : il devient alors le comte Robert III de Roucy et VII de Braine < Amé II < Robert II, comte Robert IV de Roucy et VIII de Braine < Amé III. Cette branche s'éteint en 1525 avec le décès d'Amé III de Sarrebruck-Commercy qui n'avait eu qu'un fils, Robert, mort en bas âge ; c'est donc sa sœur Philippine qui hérite du Château-Haut et de Montmirail, et les apporte à son époux Charles de Silly, seigneur de Rochefort-en-Yvelines : voir plus bas la suite du Château-Haut (les sœurs de Philippine se partagent le reste de la succession : notamment, Catherine obtient Roucy et Pierrepont, et Guillemette, Braine).

Quant à "la part de Sarrebruck, Château-Bas", elle continue avec Louis d'Anjou, fils de René d'Anjou et d'Isabelle Ire de Lorraine, qui achète le Château-Bas en 1444 à Jean II de Nassau-(Weilburg)-Sarrebruck, fils cadet de Philippe Ier ci-dessus (l'aîné, Philippe II, continue les comtes de Nassau-Weilbourg)[1].

Château-Bas de 1444 à 1762

En effet, Jean II de Nassau-(Weilburg)-III comte de Sarrebruck-V de Commercy vend le la seigneurie du "Château-Bas" à Louis marquis de Pont-à-Mousson, fils de René d'Anjou et d'Isabelle Ire de Lorraine ; après son décès sans enfant, ses biens commerciens sont remis à son père René d'Anjou qui nomme un gouverneur le en la personne de Jehan de Sevigny avec le titre de "châtelain, prévôt, receveur et gruyer" ; à cette époque est réalisé un recensement de la population de Commercy[1].

Recensement de 1466

Jehan Proffit. Veuve Thevenin. Thevenin Malette. Jean La Ratte. Alix, veuve de Mtre Étienne. Thiebaut Janson. Jean Choppelu. Philippe Chrétien. Gérard Warmer. Henry Barbier. Hannus Drappier. Pernet Joffroy. Pierre Peltier. Catherine Corvisier. Veuve Gillet la Beguette. Jean de Vignoy. Guiot-Lesculier. Jean Chrétien. Veuve Brulefer. Jean le Conreux. Jolycorps.Veuve Guillaume Chopin. Guillaume Dauville. Frère Jean Xitel. Jean Dieudenant. Nicolas Le Potier. Veuve Mtre Thiery. Humbert, son fils. Michel le Brier. Aubert le Revier. Colin Clement. Jean Thomas. Jean Pelletier. Petitjean, son fils. Hugo Chevaillon. Jean Wiart. Le bâtard le Bouge. Simon Menestrel. Didier Charton. Jean Watrasse. Henry la Digue, boulanger. Veuve Simon Picquet. Didier Chaucetier. Le petit Bertrand. Rougelin, boulanger. Veuve le Castellier. Gerard Pillerel. Jean le Riche. Nicolas Picquart. Jean Massey. Veuve Jean Durat. Arnould Tixerant. Didier Mahuet. Husson Cordier. Robin Tixerant. Veuve Adrien Pietremann. Henry de Fame. Maroche. Didier Labbé. Didier de la Heville. Jean Troisyeux. Didier Pelletier. François Homo. Veuve Tumeloup. Veuve Perin Aubert. Vautrin Goubert. Didier le Gardeur. Jean Pigon. Aubert Hocquelle, boulanger. Simon Mantue. Guillaume Guerin. Colin Troussetout. Didier Lorent. Étienne Masson. Le petit Hallot. Pierre, son gendre. Pantaléon Boucher. Jean Mayeur. Le grand Golart. Didier Bellechar. François Cordier. François Jacquot. Jacquemin Choppelu. Veuve Clement Guilley. Jacquot la Ronce. Étienne de la Neuville. Baltazar. Lenfant. Mengin Champenois. Veuve Gillet Tavernier. Jean Gillet. Colinet Tavernier. Roxin. Colin Crenechelier. Maury Corvisier. Le petit Richard. Henry Richard. Jean Richard. Thiery Tixerant. Philippe Pongendu. Jean Lolie. Girard Gilbert. Colart-Martin. Jean-Milet. Demengeot-Hazin. Jean de Dieppe. Didier Isembart. Didier de Verdun. Husson Charton. Jean Demenget Sarrazin. Jean Parmentier. Le grand Pierre. La Liegeoise. Le bel Jehan. Didier Bosselin. Jean De Fer. Gerard Parmentier. Jean Liebry. Demange Artileur. Mengin Brenot. Veuve Jeannin de Condé. Joffroy Bertrand. Didier Roxin, boulanger. Guichard Parmentier. Pierrefort. Simon Piquet. Jean, fils, Jean Vachie. Gilbert, gendre Maulry. Antoine Corvisier. Esselin de la besogne. Colette, fille Brulefert. Le Hurely. Le Pelu. Aubert Durant. Didier Karesme. Jean de Lyon. Mengin Chappelin. Simonin de Verdun. Jean Ganeil. Fe Jean Prodon. Fe François Cristat. Étienne Hier. Veuve Mtre Didier. Jean Rambault. Jean de la grand terre. Pasquette. Alizon Huande mestre Victoire. Alizon Dupont. Jean du Pilant. George Lombart. Husson Gillet. Gillet Lhermite. Ferry. Jeamin le Curey. Demanget Bastard. Le Bourguignon. Harmant Boucher (Qui doit être le mayeur). Jean de Paris[1].

 

Après le décès du roi René la seigneurie de Commercy-Château-Bas fait partie des possessions de son petit-fils le duc René II de Lorraine. Celui-ci entre en guerre contre Charles le Téméraire qu'il défait au siège de Nancy, en 1477, avec l'aide de Nicolas de Montfort. Ce dernier est membre d'une famille noble italienne qui se hissa jusqu'au rang de vice-roi d'Italie.

En remerciement de ses services René nomme Nicolas de Montfort conseiller et chambellan et lui donne, entre autres, la seigneurie de Château-Bas le  : "René par la grace de Dieu roi de Jerusalem, de Sicile, d'Arragon, de l'Île de Sicile, de Valence, Maillorques, Sardaigne et Corseque, Duc d'Anjou, de Bar et Comte de Barcelonne, de Provence, de Forcalquier, de Piemont. À tous ceux qui ces présentes lettres verront, Salut. Comme par autres nos lettres patentes et pour les causes contenues en icelles nous ayons donné et octroyé à notre très cher et feal conseiller et chambellan Nicolas de Montfort comte de Campbas, en notre royaume d'Italie, nos ville, châtel, terre et seigneurie de Commercy, en notre dit duchié de Bar, à sa vie durant…". En 1478, Nicolas de Montfort, comte de Campobasso, seigneur de Commercy, revend sa seigneurie du Château-Bas au duc de Lorraine René II.

En 1487 le duc René remet en récompense la seigneurie de Commercy-Château-Bas à son grand-écuyer Gérard d'Avillers. À cette époque Château-Bas est en mauvais état et ne consiste guère qu'en une grosse tour ronde, aussi Gérard d'Avillers entreprend d'importants travaux. Il achète tout d'abord une grande quantité de terrains puis fait élever une nouvelle tour carrée et des fortifications constituées de murailles, de tourelles et d'un pont-levis. À sa mort en 1526, sans enfants de sa femme Marguerite d'Haraucourt, la seigneurie retourne encore une fois au duc de Lorraine.

Jacques de Larban, dit de Villeneuve, est un chevalier, seigneur de Beauvoisin dans le Gard et gentilhomme au service du duc Antoine de Lorraine. Il épouse Philippine d'Anneville, fille de Jean d'Anneville bailli de Bar qui lui apporte la terre de Kœur. Le le duc Antoine lui échange contre celle de Commercy : "…nous Renée Duchesse, désirons ravoir et avons affection à ladite maison de Kœurs pour notre état, comme lieu à nous, plus agréable, délectable, plus solacieux et récréant à notre état que ladite seigneurie de Commercy". Jacques de Larban devient donc seigneur de Commercy-Château-Bas, possession qu'il laissera à sa fille Antoinette en 1542. Antoinette épouse Jean d'Urre, seigneur de Thessière, maître-d'hôtel ordinaire du duc de Lorraine et capitaine "des châteaux, villes et châtellenies de Foug", en 1545, par décision de Christine de Danemark alors duchesse de Lorraine. À la mort d'Antoinette le la seigneurie est transmise à son fils Charles († 1629, honoré pour sa piété et sa bienfaisance) mais Jean d'Urre en conservera le titre seigneurial jusqu'à sa mort en 1587[1]. La fille de Charles, Dorothée d'Urre de Teyssières épouse Jean des Armoises < Louis grand-sénéchal de Lorraine < Pierre Louis Joseph des Armoises, qui échange en 1722 Commercy-Château-Bas au duc Léopold contre le marquisat de Spincourt : voir plus bas.

Commercy dans les guerres de 1542 et 1652

En 1542 l'empereur Charles Quint tente une incursion dans le duché de Lorraine et marche sur Commercy : aussi, pour assurer sa défense, le gouverneur du château s'applique à mettre celui-ci en état de siège. Malgré tout le duc de Guise entre dans la ville en 1544, la halle est incendiée, les tours du château démantelées, les digues détruites ainsi que le pont de pierre et l'église des chanoines utilisée comme corps de garde. Les envahisseurs restent deux mois, après quoi ils quittent la seigneurie[1].

Pendant la Fronde, 1652 va voir "l'armée des princes" commandée par Condé, venir s'emparer de Bar et de Ligny et par la même occasion mettre le siège devant Commercy. L'ennemi avait envoyé quarante dragons pour recevoir la reddition du Château-Haut ; cela fait, une garnison de cinq cents hommes avec à sa tête le baron de Berlot prend possession de la ville. Dans le même temps des troupes françaises viennent d'arriver dans les environs et un ancien militaire de Commercy connu sous le nom de "la Grande Rose" se propose pour entrer en contact avec elles et les introduire dans la place. Le , à cinq heures du matin, plusieurs escadrons escaladent les murailles et prennent le corps de garde. Le Château-Haut est le lieu de rudes combats qui durent jusqu'au . Alors la ville est soumise au pillage tant des envahisseurs que des troupes françaises ; la population n'a que le temps de fuir. Pendant tout ce temps le baron de Berlot était resté dans le Château-Bas qu'il avait fait fortifier. Le pillage terminé il se rend maître de la ville, qu'il devait quitter le pour être remplacé par le commandant Dumont et quatre-vingts hommes. Apprenant cela les Français tentent une nouvelle incursion dans la ville. Profitant d'une fenêtre ouverte dans la muraille quelques soldats pénètrent dans la ville et ouvrent une porte dans la rue de Chanoines pour permettre à d'autres de les rejoindre. Tous se cachent dans l'église et attendent le passage de la ronde de nuit afin de s'emparer des clés permettant d'ouvrir les portes de la ville. Après avoir neutralisé le guet, les Français se rendent au pied des murailles du Château-Bas et entreprennent de desceller quelques pierres de la muraille. Pénétrant dans le donjon ils forcent les occupants à faire retraite dans la Tour-Noire beaucoup plus difficile à prendre mais dépourvue d'artillerie. Après toute une nuit de fusillade la garnison se rend à six heures du matin et sort honteuse sous les moqueries de ceux qui tenaient encore Château-Haut qui leur crient "qu'il n'y avait pas de quoi épouvanter un agneau et qu'on a fait peur à un mouton". Puis c'est au tour du Château-Haut d'être l'objet d'un siège des Français, ceux-ci construisent un pont de bateaux sur la rivière ainsi qu'un chemin couvert depuis la chapelle Sainte-Anne. Une batterie de canons est installée devant la même chapelle et ouvre le feu dès le à quatre heures du matin. Fort peu nombreux et moins bien armés, les occupants de Château-Haut se rendent à seize heures[4].

Château-Haut de 1525 à 1720[5],[6]

La maison de Silly

Philippine de Sarrebruck-Commercy, qui avait hérité de Commercy-Château-Haut en 1525 (voir plus haut) épouse en 1504 Charles de Silly et lègue à sa mort le Château-Haut à leur fils cadet Jacques, † en 1570 ; celui-ci, n'ayant pas eu d'enfants de son épouse Claude d'Annebaut, transmet Château-Haut à ses neveux (fils de son frère aîné Louis de Silly) Henry de Silly de La Roche-Guyon (sa postérité s'arrête avec son fils François duc de La Roche-Guyon, † en 1628), et Antoine de Silly seigneur de La Rochepot et de Montmirail. À cette époque Château-Haut est constitué de quelques maisons et rues de Commercy ainsi que de droits sur Pont-sur-Meuse, Lérouville, Laulnois, Chonville, Saulx, Saint-Aubin, Erize-Saint-Dizier, Vaux-la-Grande et la Petite, Reffroy, Meligny le Grand et le Petit, Menil-la-Horgne, Ville-Issey, Laneuveville-au-Rupt, Bouveron, Royaumeix, Menil-la-Tour, Dommartin-au-Fort, Villeroy et Euville. L'acte le plus important des deux frères fut la "charte des bouchers" qui contenait les droits et les devoirs de cette profession à Commercy. Henry de la Roche-Guyon épousa Antoinette de Pons, marquise de Guercheville, de qui il aura François qui gouvernera la seigneurie avec son oncle Antoine. Après la mort d'Antoine de Silly en 1609, ce sont ses filles Madeleine († 1639, dame de La Rochepot, épouse de Charles d'Angennes du Fargis) et Françoise-Marguerite de Silly († vers 1626, épouse de Philippe-Emmanuel de Gondi comte de Joigny et général des Galères) qui sont damoiselles, puis leurs fils respectifs damoiseaux : Charles d'Angennes († au siège d'Arras), et Jean-François Paul de Gondi dit le cardinal de Retz († 1679) : ils gouvernèrent Commercy-Château-Haut conjointement avec François duc de La Roche-Guyon ci-dessus († 1628 au siège de La Rochelle)[4].

Le cardinal de Retz

Le cardinal de Retz.

C'est peu de temps après son renoncement à l'archevêché de Paris — en échange de l'abbaye de St-Denis — que Jean-François Paul de Gondi, le fameux cardinal de Retz, vient se réfugier en 1662 à Commercy, qu'il avait hérité de sa mère et de ses cousins François de Silly et Charles d'Angennes en 1640. Il fait réparer et modifier considérablement le Château-Haut, qui avait bien souffert ces dernières années, pour en faire un lieu de villégiature. Pendant la durée des travaux le cardinal loge chez Mr de Tailfumyer, en haut de la rue des chanoines, et la ville fait tout son possible pour rendre la vie facile à cet illustre personnage ainsi qu'à toute sa maison composée d'une soixantaine de personnes (depuis l'intendant Hypolithe Rousseau de Chevincourt jusqu'à une cantatrice, Mme Chastellet). Le cardinal de son côté s'attache à s'occuper au mieux de l'intérêt de ses vassaux. Pendant son séjour à Commercy il participe à la création de la confrérie de la Charité (organisation humanitaire fondée à Paris en 1665) et obtient du duc de Lorraine qu'un dépôt de sel soit constitué dans la ville, évitant aux habitants d'avoir à se déplacer jusqu'aux salines de la Meurthe.

Anne de Lorraine

Devant faire face à d'importantes dépenses pour continuer à entretenir son train de vie, le cardinal de Retz est contraint de vendre le le Château-Haut à la princesse Anne, † 1720, fille du duc Charles IV de Lorraine et de Béatrix de Cusance, épouse en 1660 de François-Marie de Lorraine, prince de Lillebonne († 1694), fils de Charles II d'Elbeuf (Maison de Guise-Lorraine) et petit-fils maternel du roi Henri IV. Le cardinal de Retz continua à vivre à Commercy, dont il fut le dernier damoiseau héréditaire, et à faire ses promenades en forêt : c'est pourquoi dans les dernières années de sa vie la ville fit aménager un chemin jusqu'à la fontaine royale : ce chemin prit le nom de "la Cardinale" (aujourd'hui route forestière du Cardinal en prolongement de l'allée des Tilleuls)[4].

La principauté de Commercy (XVIIIe siècle)

Nouveaux damoiseaux par leur acquisition, le prince et la princesse de Lillebonne auraient dû jouir paisiblement de la seigneurie de Commercy-Château-Haut, mais c'était sans compter avec Louis XIV, qui après avoir mis la main sur les Trois-Évêchés (qui sont Metz, Toul et Verdun) revendique la seigneurie de Commercy, qu'il obtient en 1680 après que la chambre royale de Metz a établi que depuis longtemps le seigneur de Commercy rendait hommage à l'évêque de Metz et que par conséquent il en dépendait encore actuellement. Peu après la fin de l'invasion de la Lorraine par la France (occupations françaises de 1633-1641-1661 puis de 1670 jusqu'au traité de Ryswick de 1697), la princesse de Lillebonne fait don le de ses droits sur Commercy à son fils Charles-François (ce nouveau damoiseau prend le titre de prince de Commercy, † 1702) qui, à son tour, les transmet à son cousin le duc Léopold Ier de Lorraine en 1702. Cette passation, contestée par la France, est confirmée en 1707 par la chambre royale de Metz.

- En 1708, le duc Léopold confie la seigneurie du Château-Haut à Charles-Henri de Lorraine comte puis prince de Vaudémont, † 1723, cousin germain de son père le duc Charles V, frère d'Anne princesse de Lillebonne, fils de Charles IV et oncle maternel du premier prince Charles-François ci-dessus. Il prend aussi le titre de prince de Commercy : Commercy devient alors la capitale d'une petite souveraineté dans l'orbite du duché de Lorraine. Charles-Henri réalise d'importants travaux qui donnent à la ville son aspect actuel (rue d'Orléans, avenue des Tilleuls, place du Fer à Cheval, rue du Breuil…), aménage la forêt proche, transforme complètement l'ancien Château-Haut [7] et modifie la constitution dite "des Damoiseaux" qui régissait la communauté jusqu'alors. C'est ainsi que le il ordonne la création d'un Hôtel de Ville avec à sa tête un maire, un conseiller-clerc, un conseiller-noble, un lieutenant premier échevin, un procureur-syndic, un receveur, un secrétaire et deux doyens[4].

En , le duc de Lorraine Léopold Ier acquiert la seigneurie du Château-Bas aux termes d'un échange avec Pierre-Louis-Joseph des Armoises (voir plus haut) contre soixante-dix mille livres et le domaine de Spincourt érigé en marquisat en 1723. Les deux seigneuries de Commercy sont alors réunies dans la principauté, car Léopold cède l'usufruit du nouvel accroissement à Charles Henri de Lorraine-Vaudémont, déjà maître du Château-Haut comme on vient de le voir, mais celui-ci meurt dès .

Édit du 27 septembre 1712

Charles-Henry de Lorraine, prince de Vaudemont, souverain de Commercy, Euville, Sampigny, comte de Falkensleim, etc;

À tous ceux qui ces présentes verront, salut:

L'expérience nous ayant fait connaître que nonobstant les précautions que notre Cour souveraine a prise pour établir un ordre certain dans l'élection des maires et autres officiers de l'Hôtel-de-Ville de Commercy, les électeurs et les maires mêmes ne manquaient pas d'artifices pour en éluder l'exécution et se faire continuer dans leurs offices avant même d'avoir rendu le compte sommaire de leur gestion ordonné par l'arrêt de notre Cour souveraine.

L'attention que nous avons au bien public nous obligeant d'empêcher les monopoles à l'avenir, lever l'incompatibilité qui se rencontre entre l'office de maire et les fonctions qu'il fait de receveur des deniers publics, exerçant certaine juridiction ordinaire dont la connaissance doit être réservée à des juges gradués, laquelle les détournait des véritables fonctions de leurs emplois. Nous avons jugé À propos de supprimer la forme ancienne de l'élection des officiers dudit Hôtel-de-Ville, les restreindre à l'administration naturelle de la police, deniers patrimoniaux et affaires publiques, et d'attribuer aux officiers de la prévôté commune de ladite ville la juridiction ordinaire qu'exerçaient lesdits maires et échevins.

Ces causes et autres à ce nous mouvants, de l'avis de notre conseil et de notre certaine science et autorité souveraine, nous avons créé et établi, créons et établissons un hôtel en notre ville de Commercy, qui sera composé d'un Maire, un Conseiller-clerc, un Conseiller-noble, un Lieutenant premier échevin, un Procureur-syndic, un Receveur, un Secrétaire et deux Doyens.

Le maire et le secrétaire seront par nous nommés par commission pour trois ans, au bout desquels nous pouvons les continuer ou donner des commissions à d'autres. Et pour donner plus de connaissance des affaires publiques au procureur-syndic, nous lui donnons une commission révocable à notre bon plaisir. La première fois que nous lui donnerons commissions, elles seront pour quatre ans, afin que l'Hôtel-de-Ville se forme en deux temps et qu'il y ait toujours trois anciens officiers pour instruire les nouveaux. La ville se choisira le lieutenant premier échevin, deux autres échevins et le receveur, lequel receveur sera tenu de donner caution et certificateur jusqu'à la somme de trois mille livres.

Forme de l'élection.

Les officiers modernes de l'Hôtel-de-Ville nommeront quatorze bourgeois notables, douze de Commercy et deux de Breuil, lesquels quatorze bourgeois choisiront le lendemain des fêtes de Noël, le lieutenant premier échevin, les deux derniers échevins et le receveur pour trois ans. Lesdits électeurs auront voix active et passive, mais ne pourra néanmoins aucun des-dits électeurs nommer son cousin germain ni autres parents plus proches.

Le corps des ecclésiastiques s'assemblera aussi le même jour à l'Hôtel-de-Ville et se choisira un conseiller-clerc pour trois ans. Le seigneur, pour la part de Sarrebruche à Commercy, nous présentera trois notables bourgeois, du nombre desquels nous nommerons le second échevin.

Les élections faites, elles nous seront apportées, ou, en notre absence, à notre conseil, pour être confirmées, et de suite les officiers en commissions de nous, ensemble les conseillers-clercs et nobles, seront reçus et prêteront serment par-devant la Cour souveraine et les autres officiers, a la participation de notre procureur-syndic, le marguillier, le maître des trépassés, les deux châlelliers, les deux porteurs de pain bénit, les quatre bangardes, les deux forestiers et les deux doyens seront nommés par les nouveaux officiers de l'Hôtel-de-Ville, chaque année, le , à charge que le sieur curé sera appelé et aura voix délibérative pour l'élection du marguillier.

Attribution des gages et privilèges des officiers.

Le maire présidera à l'Hôtel-de-Ville et sera chef de police, aura voix délibérative, et en cas de partage voix pondérative, fera assembler l'Hôtel-de-Ville lorsque le cas le requerra pour le bien de la communauté, outre les assemblées ordinaires ; jouira de 150 francs de gages qui lui seront payés par le receveur sur sa simple quittance, des deniers patrimoniaux et d'octroi, de même que les autres officiers auxquels il en sera attribué ci-après ; jouira de l'exemption de la subvention et de toutes autres charges publiques, aura les deux tiers de la taxe du vin, à charge de faire ladite taxe tous les mercredis à huit heures, en présence du procureur-syndic et d'en tenir registre ; les deux tiers du droit d'ajustement des mesures de vin, eau-de-vie, bière et autres liqueurs.

Le lieutenant premier échevin fera les fonctions de Maire en son absence, jouira de 100 francs de gages et sera commissaire de police. Les trois autres échevins auront chacun 70 francs de gages et présideront en cas d'absence, suivant l'ordre du tableau, et le dernier échevin sera commissaire de police, comme le lieutenant de Maire et aura dix francs de gages plus que les autres. Comme les conseillers clercs et nobles assisteront plutôt à l'hôtel de ville et auront séance après celui qui présidera, le procureur-syndic sera partie nécessaire en requérant dans toutes les affaires qui se présenteront à l'Hôtel-de-Ville, jouira de 150 francs de gages, aura le tiers de la taxe du vin et le tiers dans la moitié des droits des adjustements de vin, eau-de-vie et autres liqueurs.

Le Receveur fera la recette des deniers patrimoniaux et d'octroi et en fera la délivrance sur les mandements de l'Hôtel-de-Ville qui seront signés du maire, du premier échevin et du procureur-syndic, à peine de radiation. Défendons d'employer lesdits deniers en frais de procès, et aux officiers de l'Hôtel-de-Ville d'en soutenir aucun, soit en demandant, soit en défendant, qu'au préalable ils n'en aient obtenu permission de notre premier conseiller d'État ; fera la levée des droits des seigneurs dont les maires s'étaient chargés ci-devant, à l'effet de quoi lui sera remis un rôle des redevances par les procureurs des seigneurs ; jouira pour son droit et honoraire du sou pour livre des deniers patrimoniaux et d'octrois.

Le secrétaire aura séance après les maire et échevins, conseillers, procureur-syndic et receveur ; sera tenu d'avoir trois registres qui seront paraphés par le maire, dont le premier contiendra les résultats, délibérations, procès-verbaux d'assemblées de communauté, élections, nomination d'officiers et prestations de serment. Le second, l'adjudication des deniers patrimoniaux et d'octroi. Le troisième, des causes et taxes de police ; sera tenu à chaque assemblée, après avoir mis la date, de registrer les noms de tous les officiers présents ; jouira de 150 francs pour tout droit et rétribution.

Les deux doyens seront tenus d'exécuter les ordres du maire ou de celui qui présidera eu son absence et du procureur-syndic ; auront 50 francs de gages chacun, et une casaque sur laquelle seront les armes de la ville. Ne pourront être nommés ensemble aucun officiers audit Hôtel-de-Ville, les frères, beaux-frères, neveux et cousins-germains, à peine de nullité. Tous les officiers de l'Hôtel-de-Ville jouiront de l'exemption de tutelle, curatelle, guet et garde et toutes autres corvées.

Attribution de juridiction.

L'Hôtel-de-Ville aura la connaissance de la police, tant générale qu'en particulier, de l'adjustement des poids et mesures, de la taxe du pain et de la viande ; fera l'adjudication des deniers patrimoniaux et d'octroi, connaîtra des contraventions à ses ordonnances ; aura l'audition des comptes du receveur de la ville, lequel il sera tenu de rendre dans les premiers jours du mois de mars de chacune année, et de le porter quinzaine après l'examen à notre chambre des comptes pour être vu et examiné, clos et arrêté en la forme ordinaire ; fera l'adjudication des biens de l'église suivant l'usage qui a été observé jusqu'à présent.

Toutes les délibérations faites par les officiers de l'Hôtel-de-Ville vaudront comme si elles étaient faites par une assemblée générale de ville, choisira trois contradicteurs des plus notables bourgeois, qu'ils ne pourront prendre dans leur corps, et le comptable sera tenu de leur remettre son compte avec les pièces justificatives pour les pouvoir examiner, et comme les officiers de l'Hôtel-de-Ville ne sont point obligés d'être gradués, et qu'il ne convient pas qu'ils aient la connaissance des affaires personnelles, mixtes et réelles, comme ils l'ont eue jusqu'à présent entre les bourgeois, nous avons supprimé leur juridiction à cet égard, et attribué la connaissance de toutes ces matières à la prévôté commune.

Et pour éviter les procès qui sont arrivés jusqu'à présent au sujet des oppositions et surtaxes, nous ordonnons qu'à l'avenir les assoyeurs de la subvention, quinzaine avant de mettre les rôles sur papier timbré, les porteront audit Hôtel-de-Ville pour y être examinés par douze notables bourgeois de ladite ville, des trois classes, avec tous lesdits officiers, après quoi lesdits rôles seront arrêtés et exécutés selon leur forme et teneur. Lesquels douze notables seront choisis et nommes par lesdits officiers de l'Hôtel-de-Ville.

Toutes les affaires qui seront faites à l'Hôtel-de-Ville y seront faites gratis, attendu que les officiers ont des gages, à la réserve de l'audition des comptes pour laquelle les officiers ne pourront prendre paie que de la somme de 100 francs pour eux tous.

Les titres et papiers de l'Hôtel-de-Ville seront enfermés sous trois clés dont l'une sera entre les mains du maire, l'autre entre les mains du procureur-syndic, la troisième entre les mains du secrétaire, et sera fait inventaire à chaque mutation de secrétaire, dérogeant à cet effet à toutes chartes, privilèges, arrêts et usages faisant au contraire des présentes.

Les officiers de l'Hôtel-de-Ville s'assembleront tous les mercredis, à une heure de relevée, pour tenir leur audience de police.

Mandons et ordonnons à tous nos chers et feaux les présidents, conseillers et gens tenant notre cour souveraine, chambre des comptes de Commercy, que ces présentes ils aient à faire lire, publier et enregistrer, et le contenu en icelles faire garder et observer selon sa forme et teneur, sans permettre qu'il y soit contrevenu en aucune manière, Car ainsi nous plaît.

En foi de quoi nous avons signé les présentes de notre main, les avons fait contresigner par un de nos conseillers-secrétaires d'État de nos commandements et finances et à icelles fait mettre et appendre notre grand sceau.

Donné à Commercy le .

 

Après le décès du prince de Vaudémont et de Commercy, Charles-Henri de Lorraine, en , la seigneurie retourne au duc de Lorraine Léopold († 1729) puis à son fils François III Etienne (1708-1765). La duchesse douairière Élisabeth-Charlotte, sœur du Régent et nièce de Louis XIV, après la renonciation de son fils François III Etienne à la Lorraine en 1737 (l devient l'empereur François Ier en 1745), reçoit la principauté de Commercy comme un demi-exil : "Leurs majestés cèdent et abandonnent à S. A. R. Madame la Duchesse douairière de Lorraine, les ville, château et principauté de Commercy et d'Euville, avec les lieux et villages ci-après déclarés, savoir : Chonville, Lérouville, Méligny-le-Grand, Ménil-la-Horgne, Saint-Aubin, Ville-Issey, Laneuveville-au-Rupt, la cense de Morville, Riéval, la cense de Launois, leurs territoires et dépendances, ensemble la seigneurie de Vignot et Malaumont et le comté de Sampigny consistant des villages dudit Sampigny, de Grimaucourt, de Ménilaux-Rois, Vadonville, Pont-sur-Meuse, la forge sous Commercy, avec leurs territoires et dépendances, pour jouir du tout par sadite A. R. en toute souveraineté par usufruit et pendant sa vie, ainsi et de même que le feu prince de Vaudemont en a joui ou dû jouir jusqu'à son décès…". Élisabeth-Charlotte, connue à Commercy sous le nom de "Madame Royale", s'installe dans sa ville le et fait entreprendre des travaux au château sous la direction de Jadot, ingénieur et seigneur de Ville-Issey. Une grande partie de la cour ne trouva pas de place au château et dut loger en ville ainsi que la garnison des "gardes-du-corps" qui se logea dans une maison rue des Fontaines. Afin de se garder son droit de justice elle créa un conseil d'Etat et une cour de Justice nommée "Cour des Grands-Jours".

À la mort de Madame Royale le à Commercy, le nouveau duc de Lorraine et de Bar, Stanislas Leszczynski, beau-père du roi de France Louis XV, très impatient, prend possession de Commercy pour l’embellir et y créer d'extraordinaires jardins[4].

À la mort de Stanislas en , Louis XV hérite de la principauté de Commercy en même temps que des duchés de Lorraine et de Bar.

Institutions ecclésiastiques

Le prieuré de Breuil

Breuil, ou Broïlum, était à l'origine un terrain vague surélevé situé entre la forêt et la ville, il était situé entre deux chemins nommés pour l'un "la grande rue de Breuil" et pour l'autre "la tranchée" qui était la prolongation de la "rue de l'étang". Son emplacement, qui convenait à la prière par son éloignement des habitations, le laissait à la merci des exactions des brigands et des soldats car situé hors des murailles de Commercy. Occupé dans les premiers temps par des femmes, celles-ci le délaissent vers la fin du XIe siècle et sont remplacées par des moines vers 1096. Ces religieux étaient dirigés par un prieur nommé par l'abbé de Molesme dont l'abbaye était la "maison mère" de Breuil. De quatre ou cinq membres à la fondation, ils furent jusqu'à une dizaine dont les tâches étaient de prêcher, confesser et catéchiser. Petit à petit ce quartier se peupla grâce à la cession par les religieux des terrains proches du prieuré, à des prix modiques : un nouveau quartier sortit de terre. Le prieuré en lui-même était petit et formait avec l'église un carré dont l'intérieur servait de cloître. À l'est se trouvait la sacristie ainsi qu'un dortoir, un réfectoire et la salle du chapitre à l'étage. L'aile ouest rassemblait la cave, la cuisine, une grande salle et deux petites chambres. L'aile en retour contenait la procure (office du procureur) et des chambres pour les étrangers[8].

Liste des prieurs de Breuil[8] :

  • 1150, Willaume Chardon.
  • 1195, Hugues De Semostiers.
  • 1235, Jacob.
  • 1291, Jehan.
  • 1326, Jehan de Apprei.
  • 1332, Willaume De Champupin.
  • 1438, Laurent Lallemand.
  • 1469, Jehan de Saint-Belin.
  • 1480, Guillaume Cornet.
  • 1489, Pierre de Montereuil ou de Monserend.
  • 1515, Jehan Tabouret.
  • 1530, François de Cartula, mort assassiné.
  • 1534, Jacques de Baleire.
  • 1534, Antoine de Castelletto, ou du Chastelet.
  • 1549, Louis des Massues, religieux de Sainte-Colombe de Sens.
  • 1561, Gille Ricquechier.
  • 1574, Bernard du Poy Montelier ou du Roy Montelar, écuyer, docteur en droit.
  • 1581, Gille Ricquechier.
  • 1599, Claude Ricquechier, neveu du précédent.
  • 1620, Romain Henry.
  • 1623, Mathieu Jacquesson.
  • 1627, Firmin Rainssant, né à Suippe en Champagne, mort en odeur de sainteté près de Dinan, le .
  • 1638, Haraucourt, mort à Bar-le-Duc, le .
  • 1645, Pierre Guichard.
  • 1653, Henry Hennezon, élève de Breuil, il devint abbé de Saint-Mihiel.
  • 1654, Mathieu Galliot.
  • 1672, Jean-Baptiste Picard.
  • 1690, André Rouyer, né à Verdun.
  • 1699, Benoit Regnault, de Saint-Mihiel.
  • 1708, Nicolas Maillot.
  • 1711, François Guillaumé.
  • 1714, Charles Georges.
  • 1719, Mathieu Rosselange, conseiller-clerc.
  • 1721, Hyacinthe Lafauche.
  • 1740, Hilaire Laurent.
  • 1746, Amand d'Hauzécourt, de Bar-le-Duc.
  • 1753, Jérôme Gillet, de Saint-Mihiel.
  • 1755, Jean Lequeux.
  • 1766, De Perrache Dampus, chanoine de Toul.
  • 1769, Charles-François Fromentin, chanoine et archidiacre de l'Église de Metz.
  • 1774, Jacques Parmentier, de Sarrebourg.
  • 1775, Pierre Malard, de Commercy.
  • 1780, Stanislas Duplessis.
  • 1785, Maugenre.
  • 1790, Jean-Baptiste Aubry.

La collégiale Saint-Nicolas

À ne pas confondre avec l'église Saint-Pantaléon. Les terres du chapitre commençaient près de son église située à côté du château, elles englobaient la Grande Place contiguë, la rue de la Poterne, la rue de la Coutotte, la place, la halle, la cour de Lorraine, etc. jusqu'à la rivière. Tout près du château les chanoines édifièrent une église (face à la rue des Chanoines nommée alors Grande Rue et à côté de la rue des Moulins), derrière se trouvait un bâtiment utilisé pour loger les demoiselles nobles mais pauvres et âgées. Le chapitre avait la qualité de nommer les instituteurs et devait fournir une de ses maisons pour servir d'école. Les biens du chapitre étaient assez considérables, ils consistaient en jardins (principalement situés à l'emplacement de l'actuelle rue des Colins) ; en cens (redevance foncière due au seigneur qui possède des titres sur la terre) à Breuil, Lériouville, Vignot, Chonville et Laneuveville-au-Rupt ; ils prélevaient un droit nommé "copelle" sur les vins ; ils possédaient des fermes à Commercy, Vignot, Ville-Issey, Laneuveville-au-Rupt et Saulx, ainsi que des rentes. À cela il fallait ajouter les revenus de plusieurs chapelles : la chapelle Sainte-Agnès fondée en 1345 par Agnès Buenin, la chapelle Notre-Dame de l'Annonciation, la chapelle de Saint-Christophe dite de la "vente" fondée par Simon II de Sarrebruck-Commercy, la chapelle Notre-Dame de Morlay fondée par Jean IV de Sarrebruck-Commercy, la chapelle de Saint-Jean dite chapelle matutinale fondée par les premiers seigneurs, la chapelle Sainte-Anne relevée par le duc Stanislas Leszczynski et la chapelle Saint-Raphaël fondée par le même Stanislas[8].

Liste des doyens et/ou prévôts de la collégiale[8] :

  • 1316, Esternes de Saulx, prévôt.
  • 1332, Renault dit le Charreton.
  • 1364, Richars de Chonville, doyen et curé de la Horgne.
  • 1384, Jean Semil, doyen.
  • 1406, Vauthier de Voy.
  • 1431, Jacques de Vignot, doyen.
  • 1435, Thiéry de Crincourt.
  • 1517, Gille Ricquechier, doyen.
  • 1548, Claude de Sévigny, doyen.
  • 1559, Nicole Adam.
  • 1561, Humbert Lapaillotte.
  • 1600, Florentin Minel.
  • 1627, Jacques Fleury, prévôt.
  • 1633, J. Gérard.
  • 1655, François du Laurens, nommé par le roi.
  • 1640, François Jacquet.
  • 1650, Gérard Mareschaudel.
  • 1655, Didier Recouvreux.
  • 1658, Nicolas Haraucourt, doyen.
  • 1665, N.-J. de Tailfumyer, prévôt.
  • 1666, François Hurbal.
  • 1670, P. Réaville.
  • 1692, Réné Herpon, syndic, puis doyen.
  • 1694, Jean-Baptiste de Morlaincourt.
  • 1699, Charles Coliquet.
  • 1707, Jean-François Simonin.
  • 1717, Gabriel-François du Puy d'Avrainville.
  • 1719, J. Guillermin, prévôt.
  • 1720, Léopold Mathieu.
  • 1738, François Maillard, prévôt.
  • 1740, Charles Greneteau.
  • 1747, Léopold Mathieu.
  • 1751, Jacques Fleury, prévôt.
  • 1755, Joseph Roussel, doyen.
  • 1759, Pierre de Gombervaux.
  • 1760, Nicolas Gilbert, prévôt, Antoine Ragon, doyen.
  • 1767, Gabriel de Mercy.
  • 1789, Léopold-Clémeut d'Aboville, prévôt.

Liste des chefs de la seigneurie de Commercy

Les dates sont celles des règnes sur la seigneurie de Commercy.

Seigneurs de Commercy de 1100 à 1326 :

Seigneurs de Château-Haut à partir de 1326 : les damoiseaux :

Seigneurs de Château-Bas à partir de 1326 :

Généalogie de la maison de Commercy

Généalogie des Seigneurs de Commercy
Stéphanie de Bar-Commercy (vers 1125 - avant 1178),
dame de Commercy vers 1150
X Hugues III de Broyes, (vers 1125 - 1199),
│ seigneur de Broyes, seigneur de Châteauvillain et seigneur d'Arc
│
├─>Simon II de Broyes-Commercy, (1145 - 1208),
│  seigneur de Commercy
│  X Nicole de Traves, (vers 1160 - après 1233),
│  │ dame de Montrivel et de Châteauvilain
│  │
│  ├─>Hugues IV, (? - 1223),
│  │  seigneur de Broyes
│  │  X Odette de Vandœuvre
│  │
│  ├─>Gaucher Ier de Broyes-Commercy, (vers 1185 - 1244/48),
│  │  seigneur de Commercy
│  │  X Agnès de Fouvent, (vers 1195 - après 1248)
│  │  │ 
│  │  ├─>Simon, (? - 1247/48)
│  │  │  X Mathilde de Sarrebruck, (? - ),
│  │  │  │ se remarie avec Amédée III de Montfaucon
│  │  │  │  
│  │  │  └─>Simon IV de Sarrebruck-Commercy, (avant 1247 - 1308)
│  │  │     X 1) Élisabeth/Marguerite de Broyes-Commercy,
│  │  │     │    fille ou petite fille de Gaucher II
│  │  │     X 2) Mathilde/Mahaut de Sexfontainest, (? - 1285)
│  │  │     │ 
│  │  │     ├1>Jean Ier de Sarrebruck-Commercy, (après 1265 - /42)
│  │  │     │  X 1) Mahaut/Mathilde d'Apremont, (? - 1329)
│  │  │     │  X 2) Marguerite de Grancey, (? - ), dame de Bosjean 
│  │  │     │  │
│  │  │     │  ├1>Simon Ier, (? - 1325)
│  │  │     │  │  X Marguerite de Savoie, (? - ) 
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  │  Rameau de Château-Bas
│  │  │     │  │  ├─>Jean IV de Sarrebruck-Commercy, (? - /81)
│  │  │     │  │  │  X Gillette ou Gille de Bar, (? - vers 1360) 
│  │  │     │  │  │  │
│  │  │     │  │  │  └─>Jeanne de Sarrebruck-Commercy, (vers 1330 - ),
│  │  │     │  │  │     X Jean Ier de Nassau-Weilburg, (1309 - 1371)
│  │  │     │  │  │     │ 
│  │  │     │  │  │     ├─>Jeanne (1350/62 - )
│  │  │     │  │  │     │  X Hermann II de Hesse (1340 - )
│  │  │     │  │  │     │ 
│  │  │     │  │  │     ├─>Jean, (? - )
│  │  │     │  │  │     │ 
│  │  │     │  │  │     ├─>Jeannette, (? - )
│  │  │     │  │  │     │ 
│  │  │     │  │  │     ├─>Philippe Ier de Nassau-Weilburg
│  │  │     │  │  │     │ 
│  │  │     │  │  │     ├─>Agnès, (? - 1401)
│  │  │     │  │  │     │  X Simon II des Deux-Ponts-Bitsch (? - 1401),
│  │  │     │  │  │     │ 
│  │  │     │  │  │     ├─>Schonette, (? - )
│  │  │     │  │  │     │  X Henri X von Bomburg (? - )
│  │  │     │  │  │     │  X Othon de Brunswick-Osterode (? - 1452),
│  │  │     │  │  │     │ 
│  │  │     │  │  │     └─>Marguerite, (1371 - )
│  │  │     │  │  │        X Frédéric III de Veldenz (1370 - 1444)
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  ├─>Jeanne (? - 1375/76)
│  │  │     │  │  │  X Gérard VII de Blankenheim, (1341 - )
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  ├─>Mahaut/Mathilde
│  │  │     │  │  │  X Simon Ier comte de Salm, (? - /)
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  └─>Marguerite
│  │  │     │  │     X Louis II de Bercher-Cossonay
│  │  │     │  │
│  │  │     │  │  Rameau de Château-Haut
│  │  │     │  ├1>Jean II de Sarrebruck-Commercy, (? - 1344)
│  │  │     │  │  X Alix de Joinville, (vers 1310 - après /57),
│  │  │     │  │  │ dame de Venizy et de Brequenay
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  ├─>Simon II de Sarrebruck-Commercy, (? - 1355)
│  │  │     │  │  │  Sans enfants ses biens reviennent à son frère Jean III
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  ├─>Jean III de Sarrebruck-Commercy, (? - /85)
│  │  │     │  │  │  X Marie d'Arcelles (? - )
│  │  │     │  │  │  │
│  │  │     │  │  │  ├─>Simon III, (? - )
│  │  │     │  │  │  │  X Isabelle de Châtillon, (1340 - )
│  │  │     │  │  │  │  Sans enfants son héritage était partagé entre ses deux frères  
│  │  │     │  │  │  │
│  │  │     │  │  │  ├─>Jean de Sarrebruck, (? - ),
│  │  │     │  │  │  │  évêque de Verdun de 1404 à 1419, évêque de Châlons de 1420 à 1438
│  │  │     │  │  │  │
│  │  │     │  │  │  └─>Amé Ier de Sarrebruck-Commercy, (1370 - Arras )
│  │  │     │  │  │     X 1) Marie de la Bove, (? - vers 1396)
│  │  │     │  │  │     X 2) Marie de Châteauvillain, (? - 1449)
│  │  │     │  │  │     │
│  │  │     │  │  │     ├2>Robert Ier de Sarrebruck-Commercy, (? - Château de Louvois 1464/65)
│  │  │     │  │  │     │  X Jeanne de Pierrepont, (1406 - ),
│  │  │     │  │  │     │  │ comtesse de Roucy et de Braine
│  │  │     │  │  │     │  │
│  │  │     │  │  │     │  ├─>Michel (mort très jeune)
│  │  │     │  │  │     │  │
│  │  │     │  │  │     │  ├─>Jean VII (vers 1430 - )
│  │  │     │  │  │     │  │   X Catherine d'Orléans (1449 - 1501)
│  │  │     │  │  │     │  │
│  │  │     │  │  │     │  ├─>Amé II de Sarrebruck-Commercy, (1435 - 1476)
│  │  │     │  │  │     │  │  X Guillemette de Luxembourg, (1435 - vers 1500)
│  │  │     │  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  │     │  │  └─>Robert II de Sarrebruck-Commercy, (? -  Paris le )
│  │  │     │  │  │     │  │      comte de Braine et de Roucy, sous le nom de Robert IV
│  │  │     │  │  │     │  │      X Marie d'Amboise, (? - )
│  │  │     │  │  │     │  │      │ 
│  │  │     │  │  │     │  │      ├─>Amé III de Sarrebruck-Commercy, ( - )
│  │  │     │  │  │     │  │      │  X Reine de la Marck
│  │  │     │  │  │     │  │      │  │
│  │  │     │  │  │     │  │      │  └─>Robert, son décès à un très jeune âge fait hériter Philippine
│  │  │     │  │  │     │  │      │ 
│  │  │     │  │  │     │  │      ├─>Philippine de Sarrebruck-Commercy, (1490 - Montmirail le )
│  │  │     │  │  │     │  │      │  X Charles de Silly, (1475/77 - /18)
│  │  │     │  │  │     │  │      │  │  
│  │  │     │  │  │     │  │      │  ├─>Nicolas, (? - Asti le )
│  │  │     │  │  │     │  │      │  │  
│  │  │     │  │  │     │  │      │  ├─>Louis, (? - avant 1565), comte de La Roche-Guyon
│  │  │     │  │  │     │  │      │  │  X Anne de Laval, (Château de Comper le  - après 1572)
│  │  │     │  │  │     │  │      │  │ 
│  │  │     │  │  │     │  │      │  ├─>Jacques, (? - 1570)
│  │  │     │  │  │     │  │      │  │  X Marie Madeleine d'Annebault, (1541 - )
│  │  │     │  │  │     │  │      │  │ 
│  │  │     │  │  │     │  │      │  └─>Catherine
│  │  │     │  │  │     │  │      │     X François de Rohan, (1515 - 1559)
│  │  │     │  │  │     │  │      │ 
│  │  │     │  │  │     │  │      ├─>Catherine, (? - )
│  │  │     │  │  │     │  │      │  X Antoine de Roye, (? - Marignano le )
│  │  │     │  │  │     │  │      │ 
│  │  │     │  │  │     │  │      └─>Guillemette, (vers 1495 - château de Braine le /)
│  │  │     │  │  │     │  │         X Robert III de La Marck, (1491/92 - Longjumeau le )
│  │  │     │  │  │     │  │
│  │  │     │  │  │     │  ├─> Marie, (? -  Caumont)
│  │  │     │  │  │     │  │   X Jean de Melun, (1430/31 - )
│  │  │     │  │  │     │  │
│  │  │     │  │  │     │  └─> Jeanne
│  │  │     │  │  │     │      X Christophe de Barbançon, (? - avant le )
│  │  │     │  │  │     │
│  │  │     │  │  │     └2>Marie, (? - après 1426)
│  │  │     │  │  │        X 1) Jean II de Hangest, (? - 1421), seigneur de Genlis
│  │  │     │  │  │        X 2) Gaucher de Rouvroy, (? - après le ), seigneur de Saint-Simon
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  ├─>Guillaume, (? - 1366/70), seigneur de Brequenay
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  ├─>Henry, (? - 1364)
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  ├─>Laure
│  │  │     │  │  │  X 1) Gaucher de Plancy
│  │  │     │  │  │  X 2) Jean d'Andreselles
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  ├─>Béatrice
│  │  │     │  │  │  X Henri II de Grandpré
│  │  │     │  │  │
│  │  │     │  │  └─>Mahaut, (? - 1366)
│  │  │     │  │ 
│  │  │     │  ├1>Agnès
│  │  │     │  │  X Simon Ier comte de Zweibrücken 
│  │  │     │  │ 
│  │  │     │  ├1>Mathilde, (? - 1322)
│  │  │     │  │  X Jean III de Lichtenberg, (? - avant le ) 
│  │  │     │  │ 
│  │  │     │  └1>Pierre 
│  │  │     │ 
│  │  │     ├2>Laure, (? - avant 1323)
│  │  │     │  X Anseau de Joinville, (1265 - 1343)
│  │  │     │ 
│  │  │     ├2>Jeanne, (? - avant 1327), dame de Bainville
│  │  │     │  X Jacques de Vaudémont, (? - 1299)
│  │  │     │
│  │  │     └2>Agnès, (avant 1282 - avant 1349)
│  │  │        X Eberhard Ier de Zweibrücken, (? - avant 1321)
│  │  │       
│  │  ├─>Gaucher II, (? - avant le ),
│  │  │  seigneur de Commercy, châteauvillain et de Montrivel
│  │  │  X Marguerite de Bellevesvre, (vers 1225 - après le )
│  │  │  │  
│  │  │  ├─>Jeanne-Agnès, (vers 1250 - avant 1324)
│  │  │  │  X Thiébaud III de Neuchâtel-Bourgogne, (? - vers 1304)  
│  │  │  │  
│  │  │  └─>Marguerite, (? - après 1340)
│  │  │     X Richard de Monnet  
│  │  │
│  │  ├─>Guillaume
│  │  │
│  │  ├─>Henri, seigneur de Montrivel
│  │  │
│  │  ├─>Nicole-Laure
│  │  │  X Pons III de Cuiseaux
│  │  │
│  │  ├─>Alix, (? - après 1274), dame d'Andelot
│  │  │  X Gautier de Coligny
│  │  │
│  │  └─>Béatrix
│  │     X Étienne de Montmorot
│  │
│  ├─>Regnault (ou Rainaud), dit de Commercy
│  │  X Marguerite de Busancy
│  │ 
│  ├─>Hugues/Huguenet, religieux
│  │
│  ├─>Agnès
│  │  X 1) Barthélemy de Cirey
│  │  X 2) Arnoul de Reynel
│  │
│  └─>Élizabeth 
│
├─>Emeline
│
├─>Sophie
│
└─>Agnès, (1160 - 1221)
   X 1) Simon de Brixey
   X 2) Henri de Fouvent
 

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Dom Augustin Calmet, « Généalogie des seigneurs de Commercy », dans Histoire de Lorraine, qui comprend ce qui s'est passé de plus mémorable dans l'Archevêché de Trèves, & dans les Evêchés de Metz, Toul & Verdun, depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules, jusqu'à la cession de la Lorraine, arrivée en 1737, inclusivement avec les piéces justificatives à la fin, Nouvelle édition, chez les héritiers d'Antoine Leseure, Nancy, 1757, col. 157-178 (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Histoire de la ville et des seigneurs de Commercy, Volume 1, Charles Emmanuel Dumont, édition N. Rolin, 1843.Google livres Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Histoire de la ville et des seigneurs de Commercy, Volume 2, Charles Emmanuel Dumont, édition N. Rolin, 1843. Google livres Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Histoire de la ville et des seigneurs de Commercy, Volume 1.
  2. « Volume Ier : jusqu'au XVIe siècle », sur Histoire de Commercy, par Charles-Emmanuel Dumont, 1843, chez Numa Rolin
  3. « Histoire des fiefs et principaux villages de la seigneurie de Commercy, Volume 1 », sur Histoire des fiefs et villages de la Seigneurie de Commercy, par Charles-Emmanuel Dumont, 1856
  4. a b c d et e Histoire de la ville et des seigneurs de Commercy, Volume 2
  5. « Tome II : Depuis les Silly, XVIe siècle », sur Histoire de Commercy, par Charles-Emmanuel Dumont, 1843, chez Numa Rolin
  6. « Volume 3 : depuis la Révolution ; thématiques », sur Histoire de Commercy, par Charles-Emmanuel Dumont, 1843, chez Numa Rolin
  7. « Château Haut de Commercy, par Ch. Lecomte », sur Bulletin de la Société des Lettres de Bar-le-Duc, 1914 ; mis en ligne par Vincent Lacorde
  8. a b c et d Histoire de la ville et des seigneurs de Commercy, page 373 à 390, Volume 2
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