Jean Auroux est le fils de Louis Auroux (1909-1995), agriculteur, syndicaliste agricole, maire de Mardore pendant dix-huit ans, une commune rurale du nord-est du Rhône, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Roanne, et de Jeanne Masson (1911-1981)[1]. Il a deux frères dont Pascal Auroux, ancien conseiller municipal de Mardore, correspondant du Pays Roannais à Tarare et attaché parlementaire de son frère lorsque celui-ci était dans l'opposition[2].
Il fut maître auxiliaire au lycée Albert-Thomas à Roanne puis professeur d'histoire-géographie au lycée Carnot à Roanne. Jean Auroux fut ensuite nommé inspecteur d'académie à Lyon[5]. Il est aussi l'auteur de trois ouvrages de géographie économique à usage scolaire[4].
Jean Auroux soutenu par Michel Rocard[7] remporte sa première bataille électorale le 14 mars 1976, il est alors élu conseiller général du canton de Roanne-Sud en battant le gaullisteAlain Terrenoire. Le 19 mars 1978, il est élu député de la 5e circonscription de la Loire toujours face à Alain Terrenoire[8]. Pendant son mandat de député, Jean Auroux fut président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale de 1990 à 1993.
Lors de la campagne présidentielle de 1981, Jean Auroux est chargé des questions sur le logement dans l'équipe de campagne de François Mitterrand[5]. À la suite de la victoire de la gauche en 1981, il est nommé ministre du Travail dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy, pendant cette période, à laquelle collaborent comme conseillers ministérielsMartine Aubry et René Decaillon (1926-2004) de la CFDT[11]. Il est reconduit au ministère du Travail après les élections législatives de juin 1981 dans le second gouvernement Mauroy. Jean Auroux est l'auteur d'un ensemble de textes connus sous le nom des lois Auroux qui ont profondément transformé le droit du travail[12],[13]. Après son passage au ministère du travail, il occupa différents postes de ministre et de secrétaire d'état[14],[15],[16].
Non investi pour diriger la liste de la gauche plurielle aux municipales de 2001 menée par son 3e adjoint Alain Guillemant, il présente une liste dissidente avec d'autres socialistes et les radicaux de gauche[17]. C'est finalement Yves Nicolin, Démocratie libérale qui est élu maire de Roanne.
En , il se retire de la vie politique à Chandon[1], une commune à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Roanne. En , au congrès de Reims, il vote pour la motion C « Un monde d’avance. Reconstruire l'espoir à gauche ».
Controverse
Le , Jean Auroux est reconnu coupable mais dispensé de peine par la chambre d’instruction de la cour d'appel de Lyon pour prise illégale d’intérêts[18],[19]. Il était président d'une association d'aide aux personnes âgées dirigée par sa compagne, que finançait la ville de Roanne à travers une subvention puis une délégation de service public. La cour d'appel a reconnu qu'il n'avait pas tiré de bénéfice personnel, non plus que sa compagne dont le poste ne dépendait pas du financement municipal, ce qui a motivé la dispense de peine.
Mandats et fonctions
Fonctions ministérielles
Période
Fonction
Gouvernement
du au
Ministre du Travail
Mauroy I Mauroy II
du au
Ministre délégué chargé du Travail auprès du ministre des Affaires Sociales
Mauroy II
du au
Secrétaire d'État chargé de l'Énergie auprès du ministre de l’Industrie et de la Recherche
Mauroy III
du au
Secrétaire d'État chargé des Transports auprès du ministre de l’Urbanisme, du Logement et des Transports
Officier de l'ordre national du Mérite (14 mai 1998)[22]
Bibliographie
Patrick Gobert, Jean Auroux, l'homme des lois : entretiens avec Patrick Gobert , Éditions du 1er mai, 2012, 160 p. (ISBN978-2-84421-091-3)[23].
Jean Auroux, « Témoignage de Jean Auroux, ancien ministre du Travail du gouvernement d'union de la gauche, 1981-1983. (Sciences Po, 15 mars 2014) », Histoire@Politique, 2014/3 (n° 24), p. 99-104.
Notes et références
↑ ab et cAline Vincent, « Jean Auroux, « l'homme des lois » », L'Essor, 8 mars 2012 (lire en ligne, consulté le 15 juin 2017)
↑Aline Vincent, « Pascal Auroux, l'homme multifacettes », L'Essor, 6 avril 2012 (lire en ligne, consulté le 12 mars 2018)
↑(en) Europa Publications, The International Who's Who 2004, Psychology Press, 2003, 1888 p. (ISBN978-1-85743-217-6, lire en ligne), p. 80
↑ a et b« Ministres et ministres délégués Travail M. JEAN AUROUX : maire de Roanne », sur Le Monde, 25 mai 1981 (consulté le 12 mars 2018)
↑ a et bLouis Pralus, « Entretien avec... Jean Auroux, l'homme qui voulait changer la vie des travailleurs », L'Essor, 12 avril 2012 (lire en ligne, consulté le 15 juin 2017)
↑« Michel Rocard était venu soutenir Jean Auroux en 1976, candidat aux cantonales », Le Progrès, 5 juillet 2016 (lire en ligne, consulté le 12 mars 2018)
↑Dominique Simonnet, Spécial élections - 5e circonscription, Roanne - Il faut cultiver son jardin, L'Express, 22 mai 1995
↑« Lumières sur Rhône-Alpes - Jean Auroux à Roanne - Ina.fr », sur Lumières sur Rhône-Alpes (consulté le 12 mars 2018)
↑Eric Aeschimann, Roanne. La gauche paie la dissidence de Jean Auroux., Libération, 19 mars 2001
↑« DECAILLON René, Léon, Marcel - Maitron », sur maitron.fr (consulté le 25 janvier 2018)
↑Débat projet de Loi Auroux à l'Assemblée Nationale, INA, 13 mai 1982
↑Audrey Ludwig, Jean Auroux, 30 ans après, Sud Ouest, 5 juin 2012
↑Déclaration de M. Jean Auroux, secrétaire d'État chargé de l'énergie, sur la maitrise de l'énergie,Vie-publique.fr, 1er décembre 1983
↑Déclaration de M. Jean Auroux, secrétaire d'État chargé des transports, sur la politique des transports routiers, Vie-publique.fr, 11 octobre 1984
↑Répertoire d’archives détaillé : Cabinet Auroux : interventions, discours et communiqués du ministre, 1985-1986, Ministère de l'Écologie
↑"Jean Auroux. Dissident à Roanne.", Libération, février 2001
↑Muriel Florin, Jean Auroux déclaré coupable mais dispensé de peine, Le Progrès, 28 mai 2011
↑Jean Auroux, ancien ministre et ex-maire de Roanne, coupable de prise illégale d'intérêt, Le Parisien, 27 mai 2011
↑LesBiographies.com, « M. Jean AUROUX - Ancien ministre. Ancien député (PS) de la Loire (1978/1981 et 1986/1993). Anc... - Biographie mise à jour le 11 février 2015 - LesBiographies.com », sur www.lesbiographies.com (consulté le 16 septembre 2016)
↑Grande chancellerie de la Légion d'honneur (lire en ligne)
↑Décret du 14 mai 1998 portant promotion et nomination (lire en ligne)
↑Sortie du livre « Jean Auroux, l’homme des lois » : entretiens avec Patrick Gobert., SocialCE
t Ministre du Travail ; a Ministre des Affaires sociales ; e Ministre de l'Emploi ; s Ministre de la (des) Solidarité(s) Articles connexes : Ministère du Travail ; Ministère des Affaires sociales